Le bien commun c’est “le plus grand bien du plus grand nombre”. Curieusement, cette notion centrale tend, aujourd’hui, à tomber dans l’oubli. Elle est pourtant d’une nécessité urgente pour l’avenir même de nos démocraties, voire de notre humanité.

”Mourir pour des idées ? D’accord, mais de mort lente !” chantait Brassens, lui le rebelle anarchiste qui pourtant ne manquait ni de pensées généreuses ni d’esprit. Sans doute sous-entendait-il que toute certitude ne mérite pas nécessairement le sacrifice ultime… Lesquelles alors ?

Quelle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant, au mois d’octobre, la campagne lancée par le Service Public de Wallonie (SPW) Mobilité et Infrastructures pour vanter son travail : "Nature maîtrisée, vies sauvées"!

Même la recherche de la justice sociale ou la protection des ressources semblent se plier à la loi du marché. C’est cela que les jeunes dénoncent. Comment leur donner tort ?

La question du sens du travail interroge le rapport à soi, aux autres, à la société et à la nature, et ainsi le sens même de notre passage sur Terre… au risque de nous donner le vertige.

L'accueil de notre commune vulnérabilité serait la première étape vers un monde plus respectueux de chacun, et même… moins dangereux.

Permettre à chacun de vivre dignement dans un environnement sûr à chaque moment de sa vie, c’est contribuer à la santé de la société dans son ensemble. La problématique des pensions et celle du climat nous concernent tous dans notre quotidien.

Crise aidant, beaucoup choisissent de ne plus faire confiance à personne. Comment respecteraient-ils les soucis, les projets, les espérances ou les jugements d’autrui ?

Dépenses publiques moindres ou augmentation des recettes fiscales: il n'y aura pas de solution miracle. Même si c'est davantage à la dette structurelle qu'à celle contractée pendant la crise du coronavirus qu'il faut s'attaquer.

Cela commence par des gouvernants qui tiennent le gouvernail alors que depuis un an ils suivent les événements, se contredisent et montrent plus d’empressement à complaire et à construire des usines à gaz que d’effets dont on puisse être fiers et qui puissent nous lier.

La lassitude de la population n’est pas à chercher dans le refus de voir ses libertés limitées, plutôt dans la difficulté à percevoir une véritable visée dans les décisions politiques.

Les solutions ponctuelles que l’on peut apporter à la crise sanitaire se réduiront à un emplâtre sur une jambe de bois si l’on ne s’attaque pas aux causes qui l’ont rendue possible.

Au moment où l’Europe ne sait trop comment gérer l’arrivée des migrants sur son sol, faut-il dire que, à cause de la destination universelle des biens, "chaque pays est également celui de l’étranger" ?