Comment faire pour que la crise ne tarisse pas en nous la joie et l’espérance ? Mettons-nous à l’école de Jean-Paul Sartre et d’un étonnant conte de Noël qu’il rédigea en 1940, prisonnier dans un camp allemand.

Les solutions ponctuelles que l’on peut apporter à la crise sanitaire se réduiront à un emplâtre sur une jambe de bois si l’on ne s’attaque pas aux causes qui l’ont rendue possible.

Si la science est essentielle pour donner accès à la connaissance du réel, la considérer comme l’unique source de vérité revient à lui confier un job qui n’est pas le sien.

Si les réactions hostiles aux mesures prises par le gouvernement pour ralentir la propagation du virus peuvent en partie s’expliquer par la communication parfois confuse et hésitante des pouvoirs publics et des experts, leur existence me paraît dépendre plutôt d’une compréhension problématique de la liberté.

Les réactions des citoyens à l’annonce du déconfinement progressif laissent croire que nombreux sont ceux pour qui il est plus aisé de se plier à des règles imposées que d’exercer leur responsabilité individuelle.

Face à la pandémie, la solidarité témoigne que l’attachement au bien de tous n’est pas une idée abstraite. Poursuivons sur cette voie pour éviter l’effondrement.

Ce temps inédit de "confinement" peut transformer en profondeur notre façon d’être, de penser et de vivre. Cette pandémie fait que nous ne serons jamais plus comme avant, disent certains. Oui, mais pourquoi ?

Définir quelqu’un de progressiste ou de conservateur ne peut se faire qu’en fonction d’un but défini. Mais notre société s’en est-elle fixé un ?

D’un côté, la politique est devenue plus un métier qu’un service. De l’autre, dans notre culture individualiste, le bien coïncide avec le "bien individuel" et la réussite correspond à l’accumulation de biens. Entre les deux, où est le "bien commun" ?