A nous de semer avec discernement

Publié le 17 avril 2022
dans Société , Écologie
par Guillaume Dos Santos

A nous de semer avec discernement

Au sortir d’une pandémie, frappés d’effroi par les images – glaçantes – de la guerre en Ukraine, il nous faut à présent digérer le dernier rapport du GIEC, qui nous rappelle qu’il est minuit moins une à l’heure du climat. A un plus petit échelon, les fins de mois difficiles, l’emprise bureaucratique sur nos vies et notre assujettissement aux technologies, viennent contredire l’idéal de liberté individuelle, pourtant sacralisé par une modernité qui n’a décidément pas tenu toutes ses promesses; le tout résultant en un sentiment de perte de sens et de repères. Les temps que nous vivons sontils pour autant stériles?

"Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie" (Ps 125: 5). A nous de semer avec discernement au vu des enjeux présents, afin que germent une espérance nouvelle et un monde meilleur.

Le caractère imprévisible des récents événements, si terribles soient-ils, nous rappelle que l’Histoire n’est jamais jouée d’avance. Le temps de la liberté humaine n’est pas le temps mécaniste de la science: ce n’est pas un temps prédéterminé, qui se déroule en une fois dès lors qu’en sont posées les prémisses. C’est au contraire un temps qui permet l’inattendu et le renouveau.

Plus que quiconque, ce sont nos enfants, actuels et à naître, qui incarnent cette nouveauté dans un monde qui se fait vieux. C’est en eux que je puise mon espérance. J’ai foi en la conscience écologique des nouvelles générations et en leur aspiration à expérimenter des nouveaux modes de vie, plus respectueux des humains et des écosystèmes. En offrant à cette jeunesse qui marche pour le climat une parole de vérité quant au sens à donner aux changements à venir, l’Eglise joue un rôle prophétique. La sobriété à laquelle nous sommes amenés peut être vécue comme libératrice, en ce qu’elle nous fait dépasser nos servitudes passées, mais la transition écologique n’a de sens que si elle s’accompagne, à chaque instant, du souci pour le plus fragile. Une Eglise qui garde ce cap, en dissidence à l’égard des logiques de pouvoir de ce monde, a goût d'espérance.